ENTREPRENDRE UNE RECHERCHE SUR UN PRISONNIER DE GUERRE
par M. Yannick CHAUMETTE
(contact : <yannick.chaumette@laposte.net>
+ Pour démarrer
une recherche sur un prisonnier de guerre, je conseillerai tout d’abord de
se procurer la fiche appelée État signalétique et des services. Elle
a été établie par les autorités militaires lors du recrutement, l’année
des vingt ans de l'individu. Étant donné
le temps écoulé, je pense qu’elle ne doit plus se trouver au CAPM
(Centre des Archives du Personnel Militaire) de Pau (enfin, on ne sait
jamais...) car, normalement, le Centre ne conserve plus de dossiers au-delà de
quatre-vingt-dix ans après la naissance de la personne concernée. Plus
probablement, on trouvera cette fiche « État signalétique et des
services » auprès des archives départementales de la commune où l'individu
a été recensé à l’âge de vingt ans ; cette fiche vous donnera des
renseignements sur la période de mobilisation et sa captivité, ainsi que, bien
entendu, sur son service militaire.
CAPM de Pau (page consultée le 19.04.2022) : <https://www.servicehistorique.sga.defense.gouv.fr/centres-shd/pau-centre-des-archives-du-personnel-militaire-capm>
+ Ensuite, pour la période de
captivité proprement dite, demandez les documents concernant personnellement le
prisonnier à la DAVCC (Division des Archives des Victimes des Conflits
Contemporains) de Caen.
Cet organisme conserve des documents sur les prisonniers, tels que le registre du
Frontstalag dans lequel le soldat a été captif en France, le registre du départ
de France et d’arrivée à Altengrabow, la fiche indiquant l’état de santé du
prisonnier, etc., ceci, bien sûr, dans la mesure où les documents n’ont
pas subi de destructions dues à des actions de guerre, cela dépend des unités
auxquelles les prisonniers ont appartenu !
DAVCC de Caen (page consultée le 19.04.2022) : <https://www.servicehistorique.sga.defense.gouv.fr/centres-shd/caen-division-archives-des-conflits-contemporains>
+ Par ailleurs, on pourra essayer de trouver d’autres renseignements
et documents auprès du Comité International de la Croix Rouge (CICR) :
<https://www.icrc.org/fr/document/Quota-recherche-de-renseignements-sur-une-personne-detenue-pendant-la-guerre-despagne-ou-la-0> (page consultée le 19.04.2022)
Comme sur de nombreux sites étatiques, à cause de la crise sanitaire
qui entraîne des arrêts de travail, il est possible que les temps de
réponse des services soient longs. En temps normal, ce service est susceptible de vous fournir d’autres documents
sur les prisonniers de guerre et, plus rarement, si l’on de la chance, des
objets personnels ayant appartenu au captif.
+ Sur la page du CICR vous avez un lien pour un organisme, AROLSEN,
très utile aussi, susceptible de conserver des documents sur la période
allemande de la captivité d’un prisonnier (il y a deux ou trois ans, ce service devait
fermer, faute de crédits ; il semble qu’il ait repris ses activités, tant
mieux !).
Pour y accéder
directement : <https://arolsen-archives.org/fr/> (page consultée le 19.04.2022)
Les deux organismes (CICR et Arolsen) peuvent parfois se compléter car l’un et l’autre ont pu conserver des documents différents.
Voilà, je pense, de quoi retracer les grandes lignes du
parcours d’un prisonnier et cerner certains aspects de sa captivité.
Selon les organismes, il faudra quelquefois régler la reproduction des
documents commandés, mais ce sont toujours des sommes abordables. Les
services
du CICR et d’Arolsen, eux, sont gratuits.
* Il faut encore savoir que les prisonniers de guerre (rattachés au Stalag XI A pour
le cas qui nous occupe) étaient le plus souvent dispersés dans des détachements
de travail appelés Arbeitskommandos. Seul un tout petit nombre
d’entre eux, affectés à des tâches administratives ou sanitaires, restaient au
camp de rattachement, dans le village d’Altengrabow, pour le XI A.
Avec les divers renseignements que l’on obtient de ces organismes, apparaîtront
certainement le ou les N° de Kommandos dans le(s)quel(s) le prisonnier a
travaillé pendant sa captivité.
La liste complète des Kommandos du XI A a été mise en ligne sur ce site (lien direct : <registre00_accueil.html>).
Vous pourrez
alors avoir, en le consultant, à partir du N° de Kommando, le nom de
l’entreprise et l’adresse du lieu de travail du captif, si le registre a été correctement
renseigné par l’autorité de l’époque.
* Une question
souvent posée est celle concernant les listes de prisonniers du Stalag XI A
d’Altengrabow. Il en existe, bien sûr, mais elles
sont en général établies par Kommandos et elles fluctuent au gré
du temps en fonction des changements survenus parmi les prisonniers
(rapatriement, décès, changement de Kdos etc.). De nombreuses listes sont conservées aux Archives nationales de
Pierrefitte (voir lien supra), ou au SHD Service Historique de la Défense de Vincennes :
+ Enfin, toute information utile pourra être trouvée sur le site du Service Historique de la Défense (SHD) : <https://www.servicehistorique.sga.defense.gouv.fr/mes-demarches-en-ligne> (page consultée le 19.04.2022).
Pour
terminer je vous conseillerai la lecture de quelques livres de base sur la
captivité dont vous trouverez les références sur ce site dans la rubrique Bibliographie
récapitulative.
Yannick Chaumette
Publié le 06.10.2020
Page actualisée le 19.04.2022