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UFR Lettres et Sciences Humaines

Centre de Recherche Texte-Histoire

(CRTH)

Directeur : Bernard MOURALIS

Lieux de littérature

 

JOURNEE D'ETUDE

 

CHEF-D'ŒUVRE
ET
PATRIMOINE LITTÉRAIRE

organisée par

Emmanuel FRAISSE (emmanuel.fraisse@free.fr)
Violaine HOUDART-MEROT (
vhoudart@fr.st)

Mercredi 19 juin 2002

9h30 - 17h

à l'Université de Cergy-Pontoise

CHÊNES 2, AMPHI 100

(voir localisation en bas de page)

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P R E S E N T A T I O N

 

Cette journée se situe dans le prolongement de celle du 20 juin 2001 et a pour objet de continuer à travailler sur l'idée de " lieux de littérature ". Il s'agira de réfléchir à ces deux notions de chef-d'œuvre et de patrimoine en s'interrogeant d'abord sur les différents phénomènes qui entrent en jeu dans l'institution (ou la destitution) du chef-d'œuvre et dans les modes d'inclusion ou d'exclusion des œuvres dans le patrimoine littéraire. On se demandera alors comment penser aujourd'hui la notion de patrimoine littéraire, en tenant compte des paradoxes du chef-d'œuvre.

Le chef-d'œuvre et ses paradoxes

Dans le domaine de l'art, la notion de chef-d'œuvre renvoie à celle de production d'excellence, indiscutable sinon inégalable. Le chef-d'œuvre s'imposerait donc d'emblée, en dehors de tout processus de sélection, d'élection et de critique. Ce que relève innocemment Furetière quand il propose cette définition dans son Dictionnaire (1690) :
Ouvrage exquis & extraordinaire de quelque art ou Science. L'Église Saint-Pierre de Rome est un chef d'œuvre d'Architecture. Le frontispice du Louvre est un autre chef d'œuvre. Le Cinna, les Horaces, l'Andromaque sont des chefs d'œuvre dramatiques. Le Jugement de Michel Ange est un chef d'œuvre en Peinture. Les amants aussi appellent leur maîtresse un chef d'œuvre des cieux, un chef d'œuvre de la nature. Les moindres ouvrages de Dieu sont des chefs d'œuvre.
Voici donc le chef-d'œuvre : transcendant et indestructible. Il est, il était et sera. La seule modalisation qui semble pouvoir lui être accordée, c'est, parfois, d'être petit : un " petit chef d'œuvre ". Pour autant, cette modestie ne saurait modifier ses propriétés intrinsèques. Comme l'art robuste, le chef-d'œuvre survit à la cité. Mais on le voit en même temps stable et variable, identique et toujours relu, universel et dépendant des époques, des lieux, voire des milieux sociaux ou des générations, perpétuellement réinterprété, fixé pour l'éternité et constamment accru de la variété sédimentée des critiques, des gloses et des hommages admiratifs.

Tels sont quelques-uns des paradoxes du chef-d'œuvre, et singulièrement du chef-d'œuvre littéraire, qu'on a envie d'observer de plus près lors de cette journée. Car chacun le sait, le pressent, le constate : il est bien des chefs d'œuvre mortels, des étoiles qui déclinent, des astres éteints. Faut-il pour autant conclure qu'il ne s'agissait pas là de véritables chefs-d'œuvre puisque que ces ouvrages sont soumis à l'usure ? On voit là une première question.
Parallèlement, on voit que, dans le temps ou l'espace, les chefs-d'œuvre des uns ne sont pas nécessairement ceux des autres. " Plaisante critique que borne une rivière " aurait pu dire Pascal. Et c'est là un second problème, celui de la " lecture ", et de sa capacité à actualiser l'œuvre.
Et que dire de l'immédiateté avec laquelle semble s'imposer le chef-d'œuvre ? Ici encore, force est de souligner une contradiction. Objet d'art, le chef-d'œuvre est immédiat ; objet social, il est au cœur d'un processus de transmission ou d'élaboration, dont l'école est un rouage essentiel et, en Occident, pour ainsi dire l'origine. Qu'on se rappelle simplement le rôle de l'école dans la fixation et la consécration des poèmes homériques.
On cherchera donc à relever quelques aspects de l'usage du chef-d'œuvre : usage social, usage scolaire. Ce qui revient à poser, une fois encore la question de la valeur : parvient-on à penser la littérature en terme de valeurs, ou faut-il se résigner à la relativité et à n'approcher les œuvres que sous l'angle exclusif de la valeur d'usage, jadis théorisée par Marx et reprise par Breton ?


Patrimoine et héritage

Qu'apporte maintenant la notion de patrimoine à celle de chef-d'œuvre ? Comment comprendre ce terme métaphorique ? " Bien de famille " dont on hérite de ses ancêtres et que l'on se doit de faire fructifier et de transmettre à son tour à ses descendants, il donne lieu à un usage tantôt national (voire nationaliste), tantôt plus universel, et l'on va jusqu'à parler parfois de patrimoine culturel de l'humanité.
L'idée de patrimoine semble en tout cas constitutive de celle de transmission : transmission d'un bien, inscription par là même dans une filiation. Toute la question est alors de savoir sur quels critères définir ces œuvres qu'entend s'approprier, à une époque donnée, une communauté donnée et comment peut se faire cette transmission. Comment en particulier concilier l'impératif d'autonomie de l'art, de liberté par rapport à la chose politique et l'idée sous-jacente de valeurs communes à transmettre et à défendre, par le biais de l'éducation notamment ? La question se pose aujourd'hui de façon particulièrement brûlante.
On voit par là que les interrogations qui seront soulevées lors de la journée du 19 juin ouvrent la voie à notre colloque de novembre 2002, " Les enseignants et la littérature ", qui s'attachera à approfondir la question centrale de la transmission.

Emmanuel FRAISSE et Violaine HOUDART-MEROT

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P R O G R A M M E

DE LA JOURNEE DU
MERCREDI 19 JUIN 2000

9h30 - 12h30

9h30 - 10h : Accueil des participants

10h : Emmanuel FRAISSE (CRTH, UCP)
Les usages du chef-d'œuvre, ses modes d'institution.

10h30 : Philippe LECARME (CRAP-Cahiers pédagogiques, Aleph)
Faire rencontrer des chefs-d'œuvre : une problématique en recomposition .

11h : Karl CANVAT (IUFM de Lorraine, FNDP Namur)
La Belgique francophone et son patrimoine littéraire : une exception culturelle ?

12h : Aurore GIBAUD (CRTH, UCP)
La ''bibliothèque idéale'' en Espagne et en France.

14h - 17h

14h : Daniel DELAS (CRTH, UCP)
Poétique, historicité du sujet et problématique du chef-d'œuvre.

14h30 : Christiane CHAULET-ACHOUR (CRTH, UCP)
Chefs-d'œuvre en confrontation : L'Espoir de Malraux et Ana Non de Gomez-Arcos

15h : Max BUTLEN (IUFM de Versailles)
Comment ne pas fermer la porte aux chefs-d'œuvre ? L'exemple de la littérature de jeunesse.

15h45 : Sylviane AHR (CRTH, UCP)
La "culture commune" au collège : une culture démocratique ?

16h10 : Violaine HOUDART-MEROT (CRTH, UCP)
Peut-on parler de patrimoine littéraire ?

16h30-17h : Bilan de la journée.
Présentation du colloque de novembre 2002. Discussion.

 

ENTREE LIBRE

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... Par le RER
(Ligne A, direction Cergy le Haut. Descendre à Cergy Préfecture)

Le site des Chênes se trouve à 5 mn de la gare et son parcours est signalisé. Après les portillons automatiques, prendre à gauche (escalier ou escalier mécanique). Vous arrivez sur une petite place piétonne, la Place de la Fontaine. De là, prendre la petite rue en face, entre une poissonnerie et un marchand de café. Quelques mètres après, vous arrivez à un parking qu'il vous faut traverser et d'où l'on voit le site des Chênes de l'université, qui est un grand bâtiment blanc. Au sortir du parking, traversez une route pour atteindre une passerelle qui vous conduit au site. Les Chênes 2 sont à main gauche : face au bâtiment principal, 20 mètres après une tour ronde qui abrite les principaux services de l'université.
L'amphi 100 se trouve au rez-de-chaussée.
Compter 1 heure 15 à partir de Paris-Centre. A partir de Châtelet-Les Halles, 35 minutes. Les trains ne partent que toutes les 20 mn en direction de Cergy.

... Par la route
(
De Versailles : direction Saint-Germain-en-Laye, puis Cergy-Pontoise.
De Paris : direction Porte Maillot, puis La Défense. Suivre Cergy-Pontoise par l'A 15)

À Cergy-Pontoise, sortie 9. En bas de la rampe, prendre à gauche (on passe au-dessous de d'autoroute), sur le bd du Port ; puis prendre la 2e rue à droite. Au premier feu, tourner à gauche pour accéder au parking de l'université. Prendre le premier escalier à droite, vous vous trouvez sur une esplanade. Le site des Chênes 2 est à main droite. L'amphi 100 se trouve au rez-de-chaussée.

 

ADRESSE

Université de Cergy-Pontoise
UFR de Lettres et Sciences Humaines
Centre de Recherche Texte / Histoire
33, boulevard du Port
95011 Cergy-Pontoise Cedex

Tél. : 01 34 25 64 25. / 01 48 76 51 78

Emmanuel FRAISSE (emmanuel.fraisse@free.fr)
Violaine HOUDART-MEROT (
vhoudart@fr.st)

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