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L’entrée en guerre
Jean-Baptiste
Moraux est né à Offagne (Belgique), le 20 Août 1919. Ouvrier d’usine (à Paliseul)
avant son service militaire, il effectue celui-ci au 1er Régiment
des Chasseurs Ardennais à partir du 16 novembre 1938 sous le matricule
110/90092 et aux ordres du Lieutenant Raveau. Il est astreint à 17 mois de
service. Après la mobilisation, il est en poste à Arlon au début des
hostilités.
Le
10 mai 1940, équipé d’un fusil mitrailleur, posté avec un camarade (pour l’alimenter
en munitions) au dernier étage d’une maison privée d’Arlon, les deux soldats ont
reçu comme mission d’empêcher l’ennemi de franchir le pont de Schopach. Le pont
est miné, prêt à sauter. Mais arrive alors l’ordre incroyable du repli… avant
même d’avoir tiré un seul coup de feu : l’état-major ordonne aux Chasseurs
Ardennais de se replier vers Martelange. C’est l’armée française qui viendra
défendre nos frontières… Les démineurs belges sont déjà partis, et c’est
Jean-Baptiste qui appuiera sur le détonateur pour faire sauter le pont.
Il
s’ensuit une retraite de dix-huit jours vers Anvers. Le pays est dévasté par
les combats et ses premiers compagnons d’armes vont tomber au champ d’honneur.
Jean-Baptiste sera fait prisonnier le 28 mai 1940 à Knocke-Heist sur la côte
Belge.
La captivité
Par
train, les prisonniers sont emmenés en Allemagne au Stalag XI A
d’Altengabow
près de Magdebourg. Jean-Baptiste Moraux s’y verra attribuer le
matricule
60340. Les premiers mois sont difficiles dans le Stalag :
privations,
brimades, manque de nourriture, sont le lot quotidien des prisonniers.
Mon père
m’expliquera que manger des épluchures de patates était un luxe… Les
Allemands
l’ayant compris, les fumiers étaient entourés de barbelés… Certains
jours, il
fallait ajouter des feuilles d’arbre dans la soupe pour l’épaissir
quelque peu… En 1941, le camp accueille des prisonniers russes. Ces
derniers sont maltraités et victimes d'épidémies. Avec d'autres
prisonniers, mon père aura la difficile mission d'enterrer dans des
fosses communes les nombreux morts du camp. Cette épreuve a
probablement motivé sa demande d'intégration à un kommando de travail
agricole. Avec l'aide d'un camarade parlant allemand, il parvient à se
faire intégrer au Kommando Agricole n° 379, chargé de travaux dans des
fermes de la région d'HOHENSEEDEN. La vie dans les kommandos agricoles
était très aléatoire ; suivant l'humeur des propriétaires fermiers,
cela pouvait varier du pire au meilleur. Pendant sa captivité,
Jean-Baptiste MORAUX rencontrera Joseph DUPLICY (voir photos
ci-dessousà qui deviendra son beau-frère après la guerre.
après la libération
Le
Stalag XI A sera libéré le 3 mai 1945 par la IXe armée américaine,
rejointe le lendemain par l'armée russe. Jean-Baptiste MORAUX sera
rapatrié le 1er juin 1945 à Offagne. Il faut souligner que, au total,
pratiquement sept années de sa vie auront été consacrées à sa patrie !
Après son retour à Offagne, il se mariera avec Marie-Louise REITZ et
aura quatre enfants. Il travaillera comme conducteur aux Chemins de Fer
Belges. Il décèdera à Arlon, le 24 décembre 1993.
Contact : richard.moraux@skynet.be
1) LES PHOTOS
Ausweis (laisser-passer) de Jean-Baptiste MORAUX
(l'administration allemande a dû trouver que le double prénom était trop long à écrire...).
Kommando 379 – Hohenseeden – J.-B. MORAUX est le 1er à gauche et J. DUPLICY le 4e en partant de la gauche.
Idem. J.-B. MORAUX est, au second plan, le troisième à partir de la gauche.
Idem. J.-B. MORAUX (deuxième à partir de la gauche) et J. DUPLiCY, en arrière plan (chemise à carreaux).
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