J'ai écrit ce texte sur la demande du comédien Kader Touati, pressenti pour jouer le rôle de Momo le Perfusé dans une de mes pièces, Les Flibustiers, encore inédite à ce jour. La première fois que j'ai entendu Kader, sa voix me fit penser au chant du violoncelle, capable de plonger, de s'envoler, de gueuler, de geindre, d'aiguiser, de rire, de murmurer, et de pleurer. Si Le Passant souriant devait être joué ou repris par un autre comédien que Kader, il faudrait que celui-ci soit impérativement un violoncelle et que le directeur d'acteur soit un archet délicat pour conjuguer les virtuosités supposées de l'organe aux douces chausse-trappes de la partition…
Dans l'attente de monter Les Flibustiers, Kader, exigeant, impatient de jouer un rôle taillé à sa mesure, m'a demandé de lui écrire un texte. Je le remercie de sa confiance et lui sais gré de sa démarche car elle me permet de travailler pour un théâtre littéraire, poétique et musical, dans lequel je me sens à l'aise.
Ce texte doit beaucoup à Kader, à sa voix, à sa diction, que je connais bien car nous avons travaillé ensemble pour mettre au point une lecture des Flibustiers et je l'ai entendu plusieurs fois en public. À un théâtre d'action, j'ai préféré une trame narrative (le personnage raconte une histoire, la sienne), prétexte à poésie, humour, révolte... Aussi, ce texte n'est pas à lire, mais à entendre !
Paris, le 6 décembre 2000
Avertissement
J'avais donc écrit ce texte (il y a 25 ans !) "sur mesure" pour le comédien
Kader Touati. Pour des raisons diverses, le spectacle n'avait pu être monté.
Kader (avec qui je suis toujours resté en contact) souhaite aujourd'hui tenter de monter le spectacle.
Aussi, ai-je quelque peu modifié le texte qui est présenté ci-dessous dans sa version de l'an 2000.
Patrick Albert Pognant (05.02.2025)