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"Si j'étais un triangle,
je t'entrianglerais et, tard dans la nuit, à l'abri des
regards indiscrets, je te montrerais mon meilleur angle. Si j'étais
un triangle, je t'empalerais sur ma hauteur et, avec ma trigonométrie
au sommet, je t'apprendrais comment me déterminer. Si j'étais
un triangle, je serais un triangle scalène et j'aurais
l'angle obtus, jusqu'à ce que tu découvres mon cosinus.
Si j'étais un triangle, je t'emmènerais dans mes
Bermudes où tu profiterais des turbulences pour adoucir
mes angles aigus... Mais je ne suis qu'un point perdu sur une
courbe et j'attends l'instant où ta tangente me touchera
puis m'exilera dans ta géométrie, quelle qu'en soit
la figure...
"Voilà !
- Je crois que tu devrais laisser tomber la poésie
euclidienne, commente Frantiseck, prudent.
- Tu penses de nouveau que c'est mauvais ? demande le poète
qui cache mal sa déception.
- En tout cas, je pense que ce n'est pas bon ! répond
sèchement Frantiseck. A choisir, je préfère
encore le premier.
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