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A bas Hippocrate et la petite vie
normale ! Vive Euclide et l'aventure géométrique
! A bas la potion et vive le théorème !
L'air décidé, il sort, sans oublier de prendre
avec lui le triangle et le cercle, invisibles aux yeux d'autrui.
Après les avoir agencés, il s'assoit sur un côté
du triangle et s'élance. Il dévale sur son monocycle
les rues endormies de Pilsen. Quelques passants attardés
se retournent, abasourdis de voir un homme qui roule dans les
airs en pédalant dans le vide ! Ils ne savent pas qu'il
fuit l'insomnie qui, cette nuit, a pris les traits d'une femme
inventée, prénommée Jitrenka. Ils ne savent
pas qu'avant l'aube, tout rentrera dans l'ordre. Au réveil,
ils croiront avoir rêvé...
Lui, il rentrera, épuisé, et se couchera
sans même ranger son cercle et son triangle qu'il laissera
traîner dans l'entrée. Plus tard, sa vieille mère
mal réveillée, le nez dans le café, pestera
après lui.
- Comme si à ton âge, tu ne pouvais pas ranger
tes jouets ! hurlera-t-elle en direction de sa chambre.
Mais la tête emplie de rêves géométriques,
il n'entendra pas la voix maternelle, couverte par les machines
du sommeil.