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La phrase : "j'ai fait la connaissance
d'un aumônier anglais qui avait le grade de Colonnel, et
avec lequel j'ai correspondu longtemps" (p.12) ouvre l'hypothèse
que Charles Guilbert aurait rédigé ce carnet de
campagne des années après la guerre. D'autant qu'une
photo carte postale (c'était décidément la
mode : voir ci-dessous...) prise sur son lieu de travail (il était
employé à la SNCF, dans le service des messageries),
est glissée dans le carnet : elle pourrait alors signifier
la date de rédaction (dans ce cas, dans les années
30, au vu du physique de Charles Guilbert). J'ai peine à
croire qu'il a rédigé ce texte une dizaine d'années
après la fin de la guerre. De plus, la carte postale devrait
être aussi jaunie que le carnet, or elle est très
nettement plus blanche.
Par ailleurs, sur la couverture intérieure d'un
bleu roi, pourquoi Charles Guilbert aurait-il mentionné
son secteur postal au lieu et place de son adresse du moment ?
Tout simplement parce que c'était précisément
son adresse du moment !
Pour dater la rédaction du carnet, il faudrait répondre
à la question suivante : un aumônier britannique
et un soldat français pouvaient-ils correspondre pendant
la guerre ? Et que Charles Guilbert entend-il par longtemps à
propos de sa correspondance avec l'aumônier, laquelle a
débuté en 1914 ? Si nous admettons que les deux
amis pouvaient correspondre, et si nous prenons l'hypothèse
que le carnet a été écrit en 1918, ce longtemps
signifie qu'ils ont correspondu pendant trois à quatre
ans et il apparaît alors comme un adverbe crédible.
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