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  J'ouvrai la porte. Là je me trouvai en présence de mon cheval qui était mort et resté étendu sur le sol. J'avançai le long du mur et j'aperçus beaucoup de chevaux qui étaient blessés et restés dans la cour tout harnachés. Je revint sur mes pas et rentrai dans la maison.
  Je pris un bol que je trouvai, car je m'appretais à tirer les vâches qui étaient restés dans l'étable, car la fièvre s'était emparée de moi. Mais je pris les pauvres bêtes en pitié, car elles beuglaient. Elles n'avaient pas eu à manger la vieille. La grange se trouvait ouverte. Je pris une botte de paille que je leur donnai. Je m'appretais à les tirer lorsque tout à coup la fermière apparut.
  Je lui racontai ce qui venait de m'arriver et elle me prit en pitié. Elle me fit asseoir dans sa maison, alluma du feu et me fit chauffer du café qu'elle me donna avec un peu d'eau de vie pour me réchauffer, et ensuite elle tira ses vâches et me donna un bol de lait.
  Une autre femme survint. Elle faisait partie de la croix roûge. Elle me dit qu'elle allait me faire rappatrier par le maire. Je me voyais donc sauvé. Elle disparut et je restai dans l'attente.
  Tout à coup la fermière qui faisait le travail de sa bassecour revint affolée me disant qu'il ne fallait pas que je reste dans sa maison, qu'elle venait d'apercevoir une patrouille de hulands, et qu'elle craignait de nous faire fusiller tous les deux.

  Je ne cherchai pas à insister une seconde. Je sortis de la maison et allai me cacher derrière une petite remise que la brave femme m'indiqua. Elle me mit de la paille et des planches sur moi afin que je fus invisible.

  Que s'est-il passé à ce moment je ne saurais que trop le dire. J'ai attendu un bruit sur la route mais je n'apercevais rien. Ce ne fut qu'au bout d'une demi-heure environ qu'une section d'Anglais passa sur la route mais ne connaissant aucune langue étrangère il me fut impossible de savoir si c'était Anglais ou Allemands. Ils avançaient sur Richebourg et obliquèrent sur leur gauche ce qui me permit de les distinguer.
  Me voyant hors de danger, je sortis de ma cachette. A ce moment, une section passait sur la roûte. Je m'avançais vers eux. Un Officier Anglais m'interrogea et détacha deux hommes de sa section qui me conduirent à leur ambulance en m'aidant à marcher. Nous avions à peu près

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