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deux kilomètres de marche à faire pour nous rendre à Neuve-Châpelle, là où se trouvait leur ambulance.
  En rentrant dans la première pièce, une spectacle horrible m'apparut sous les yeux : un huland blessé aux reins agonisait sur de la paille. Deux enfants entrèrent, ils apportaient leur pauvre mère sur une petite voiture à bras : la pauvre femme était blessée aux deux jambes par des éclats d'obus.
  Je rentrai dans la seconde pièce. Un chasseur cycliste faisant partie du 4ème Groupe était couché dans un lit. Il était blessé par une balle dans le ventre. J'avançai près de lui et je lui demandai s'il désirait quelque chose. Il me demanda d'ouvrir la fenêtre car il étouffait, et de l'eau : la fièvre le dévorait. Nous étions dans une maison ou l'artillerie Anglaise était placée dans la cour. A chaque coup de canon, la maison tremblait.

  Les Anglais me donnèrent à manger et me firent un pansement. Je me couchai ensuite sur un lit et la nuit, l'on nous emmena dans des ambulances. L'on fit une hâlte et on nous lit dans une maison pour faire nos pansements de nouveau. Et l'on nous donna à manger. Aussitôt mangé l'on reprit les ambulances et l'on nous dirigea vers Béthune, Pas-de-Calais, dans un collège qui servait d'hôpital aux Anglais. Là j'ai fait la connaissance d'un aumonier Anglais qui avait le grade de Colonnel, et avec lequel j'ai correspondu longtemps. Je restai donc du douze au quinze (octobre 1914) à cet hôpital.

  J'ai ensuite été dans un hopital auxiliaire : L'Union des Femmes de France. J'y suis resté jusqu'au 9 novembre. L'on nous évacua car nous étions trop près du front et la ville de Béthune était bombardée. Je changeai de nouveau d'hopital et je fus dirigé dans la Gironde ou j'arrivai le treize novembre. Je fus placé au Grand-Hôtel d'Arcachon, hôtel confortable qui était transformé en hôpital. C'était une jolie petite ville d'eau fréquentée par les baigneurs l'été et assez agréable l'hiver. Je suis resté dans cet hôpital jusqu'au vingt-sept janvier 1915.

  Je fus dirigé sur le dépôt des Convalescents de Bordeaux, caserne Fauché. Je suis resté deux jours et le 29, je suis parti en permission de sept jours. J'ai rejoint le dépôt à Chateaudun le six février. Je suis resté au dépôt jusqu'au 11 Mai et comme ma blessure me gênait, je fus mis inapte à retourner au front. Le major me proposa pour deux mois de

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