Accueil du site

< Retour rubrique Les Deux dernières Guerres mondiales

< Retour à la page-écran d'accueil du STALAG XI A

 

STALAG XI A

 

Jacob D'Hooghe

 Photo



né le 8 mars 1911 à Hersin-Coutigny (62530), décédé le 6 novembre 1974 à Ecques (62129)




Présentation

       J’ai reçu un message émouvant de Gaëlle Lavisse à la recherche d’informations sur son grand-père dont elle aimerait écrire la biographie. Elle a pris contact avec moi après avoir reconnu son grand-père sur une photo de prisonniers du Stalag publiée sur le blog de M. Paste traitant du Stalag XI A (<http://ppasteprisonnierdeguerre.over-blog.com/> : c'est la quatrième photo (photo d'un groupe) quand vous déroulez la page ; Jacob D'Hooghe est le personnage à droite, avec un polo noir. Dans son message, ma correspondante me posait de nombreuses questions auxquelles j'étais (et suis toujours !) bien en peine de répondre (il faut faire des recherches que je n'ai pas le temps d'entreprendre...). Cependant, c’est à partir des informations qu’elle m’a communiquées que j’ai pu construire cette page et mettre en ligne les documents joints à son message.
    Je tiens à remercier Madame Lavisse pour sa contribution au site car il est rare que l’on puisse lire des témoignages directs ou indirects sur des prisonniers ayant eu une liaison amoureuse avec des femmes autochtones (avec une paternité corollaire !), mais il est encore plus rare de lire des textes sur les traumas et autres troubles psychiques et somatiques rapportés des camps par les prisonniers libérés, avec leurs maigres bagages, certes, mais avec des souvenirs bien lourds à porter pour certains d’entre eux. En effet, une généralité se dégage des témoignages de familles de prisonniers : à leur retour de captivité, ils étaient pour la plupart des taiseux, refusant de parler de ces années-là, en esquivant les questions ou, de guerre lasse, en lâchant quelques bribes de vagues souvenirs, mais gardant tout le reste au profond de leur psyché, fermée à double tour... Les situations furent très différentes entre les prisonniers, selon le Kommando auquel ils étaient affectés. Tous préféraient l’affectation dans une ferme plutôt que dans une mine de sel (comme ce fut le cas de mon père) ou une usine d’explosifs ! On comprend donc que chaque prisonnier n’a pas vécu le même emprisonnement et que les dégâts sur la santé causés par ces années d’enfermement n’ont pas laissé les mêmes stigmates selon les individus. Jacob D’Hooghe a fait partie de ceux marqués à jamais par ses années de captivité, tels que mon père et les quelques anciens des stalags que j'ai connus.

Patrick Pognant (17.12.2021-12.01.2022)

Si des internautes possèdent des informations sur Jacob D’Hooghe et sa fille Jacqueline, merci de les communiquer à
Gaëlle Lavisse, petite-fille de Jacob D’Hooghe : <gaelle.g62@gmail.com>


 JACOB D'HOOGHE


 

            Avant son départ pour l’armée, Jacob D’Hooghe (on trouve parfois son patronyme écrit fautivement « Henri Dooghe »), était père de deux enfants et menuisier, profession qu’il reprendra à son retour de captivité, ainsi que sa fonction de pompier volontaire, dans son village du Pas-de-Calais, Ecques (62129).



Bien que sa fiche de démobilisation mentionnât la date du rapatriement au 30.05.1945, il ne rentra dans son village qu’un an plus tard, en mai 1946. Sa petite-fille, Gaëlle, qui est née un mois après le décès de Jacob, s’interroge sur ce « trou » d’un an dans la biographie de son grand-père. Une explication plausible peut être avancée, sans certitude de véracité ! En effet, Jacob (comme ce fut le cas pour un certain nombre de prisonniers de guerre et de Français envoyés en Allemagne dans le cadre du STO), eut une liaison avec une autochtone lors de son travail à la ferme, une liaison a priori sérieuse puisque naquît en 1943 une petite Jacqueline que Gaëlle aimerait connaître. Il a peut-être passé cette année auprès de cette jeune maman et de sa fille. Une autre hypothèse serait d’origine médicale (il aurait passé un an dans les hôpitaux militaires).

              


ordre mobilisation


Un document que nombre de jeunes gens appréhendaient de recevoir...






incorporation

Jacob D'Hooghee (deuxième personnage debout en partant de la gauche) avec ses camarades lors de l'incorporation.

 

           

                    Mais revenons au parcours militaire de Jacob d’Hooghe. Il est incorporé le 9 septembre 1938 comme pionnier* au 264e R.I. (Régiment d’Infanterie), avec le matricule 241.



            * Les pionniers avaient pour mission les travaux de fortification des lignes de défense dans les secteurs sensibles. Existants en temps de paix, ils n’étaient pas destinés à combattre même si cela n’a pas empêché le commandement de les envoyer au front. C’est vraisemblablement par son métier de menuisier que Jacob d’Hooghe avait été affecté dans ce régiment d’infanterie.



photo

 Jacob D'Hooghe (sans lieu ni date). Cette photo a pu être prise peu après l'arrivée de Jacob au Stalag XI A.





livret militaire

Feuillet extrait du livret militaire de Jacob D'Hooghe attestant de ses différentes périodes d'exercice.

  

         Jacob D’Hooghe, envoyé au front, est fait prisonnier dans les Vosges le 21 juin 1940.

    Il intègre le Stalag XI A fin décembre 1940 (ou début 1941) avec le matricule 100767.


livret mil
Feuillet (extrait du livret militaire ?) qui atteste de problèmes médicaux du prisonnier.



stalag

Jacob D'Hooghe (au centre) en compagnie de deux camarades (non identifiés) au Stalag XI A (sans date).



            Il est affecté dans un Kommando 1037 (travail agricole) et intègre une ferme où il s’amourache d’une autochtone dont il a une fille, prénommé Jacqueline, née en 1943.




carte

Carte envoyée à la famille dans laquelle Jacog D'Hooghe communiquait ses coordonnées de prisonnier de guerre.




Portrait

Signature : "KG / Studio / NICK / 1943"

L'artiste qui a curieusement signé ce beau dessin, utilisa une photo de la femme de Jacob (Lucienne Bonniez) détenue par ce dernier,

afin de réaliser ce montage qui représente une scène invraisemblable :

en 1943, l'épouse de Jacob vivait dans le Pas-de-Calais et lui dans un stalag à Altengrabow !


                  

            Sa fiche de démobilisation (n° 40344) mentionne son rapatriement le 30 mai 1945. Ce n'est pas très clair mais il est possible que Jacob D'Hooghe ait été un "Transformé" (voir explication sur le site), en 1943.


Haut de la page

démobilisation

Fiche de démobilisation de Jacob D'Hooghe.



extrait livret mil

Ce feuillet (extrait du livret militaire ?) confirme les problèmes médicaux de Jabob D'Hooghe et, d'autre part, émet l'hypothèse qu'il fût "transformé" en avril 1943.


            Il reçoit la Croix de Guerre en mai 1946.



                          croix de guerre

   croix de guerre

              A son retour au pays, Jacob D'Hooghe est décoré par le maire de la Croix de Guerre bronze (mai 1946).






carte du combattant

Cette carte, obtenue le 23.09.1952 par Jacob, permettait aux anciens soldats combattants de faire valoir leurs droits à des pensions attribuées par le tribunal des Pensions.



            Jacob D’Hooghe a ensuite été mobilisé lors de la Guerre d’Algérie mais a été démobilisé en 1957, vraisemblablement pour des raisons médicales.



            Gaëlle écrit, d’après les dires de ses mère et grand-mère, qui « parlaient beaucoup de lui, [qu’il avait] beaucoup souffert de cette période de guerre, de privations et d'éloignement. Il avait été terriblement marqué. [...]. Il ne parlait pas beaucoup. [...]. Il faisait beaucoup de cauchemars ». Elle ajoute que cet être déprimé a fait une tentative de suicide en 1958 (il a été sauvé in extremis par sa fille, alors âgée de 18 ans). Dès 1962, commença à se manifester les troubles d’une maladie incurable qui, en 1974, l’emportera prématurément à l’âge de 63 ans.

            Enfin, deux objets ont été retrouvés dans les affaires de Jacob D'Hooghe.

    Le premier est la plaque d’un prisonnier, Antoine René, a été retrouvée dans les affaires de Jacob D’Hooghe, sans qu’il y ait une explication. Des internautes ont-ils des informations sur ce prisonnier ?




plaque René

Plaque d'Antoine RENE trouvée dans les affaires de Jacob D'Hooghe.

 

    Le deuxième objet trouvé est le bouton d'un habit de prisonnier de guerre, m'écrit Mme Lavisse, avec les barbelés qui figurent ceux des camps de prisonniers. C'est la première fois que je vois un tel bouton. Des informations sont les bienvenues !


bouton




P. Pognant, d’après les écrits de G. Lavisse (décembre 2021 et janvier 2022)


 

© 2022 Famille D’Hooghe

 

Haut de la page

< Retour rubrique Les Deux dernières Guerres mondiales

< Retour à la page-écran d'accueil du STALAG XI A