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JACOB D'HOOGHE
Avant son départ pour l’armée, Jacob D’Hooghe (on trouve parfois son patronyme écrit fautivement « Henri Dooghe »), était père de deux enfants et menuisier, profession qu’il reprendra à son retour de captivité, ainsi que sa fonction de pompier volontaire, dans son village du Pas-de-Calais, Ecques (62129).
Bien que sa fiche de démobilisation mentionnât la date du
rapatriement au 30.05.1945, il ne rentra dans son village qu’un an plus tard,
en mai 1946. Sa petite-fille, Gaëlle, qui est née un mois après le décès de
Jacob, s’interroge sur ce « trou » d’un an dans la biographie de son
grand-père. Une explication plausible peut être avancée, sans certitude de
véracité ! En effet, Jacob (comme ce fut le cas pour un certain nombre de
prisonniers de guerre et de Français envoyés en Allemagne dans le cadre du
STO), eut une liaison avec une autochtone lors de son travail à la ferme, une liaison
a priori sérieuse puisque naquît en 1943 une petite Jacqueline que
Gaëlle aimerait connaître. Il a peut-être passé cette année auprès de cette
jeune maman et de sa fille. Une autre hypothèse serait d’origine médicale (il
aurait passé un an dans les hôpitaux militaires).
Un document que nombre de jeunes gens appréhendaient de recevoir...
Jacob D'Hooghee (deuxième personnage debout en partant de la gauche) avec ses camarades lors de l'incorporation.
* Les pionniers avaient pour mission les travaux de fortification des lignes de défense dans les secteurs sensibles. Existants en temps de paix, ils n’étaient pas destinés à combattre même si cela n’a pas empêché le commandement de les envoyer au front. C’est vraisemblablement par son métier de menuisier que Jacob d’Hooghe avait été affecté dans ce régiment d’infanterie.
Jacob D'Hooghe (au centre) en compagnie de deux camarades (non identifiés) au Stalag XI A (sans date).
Il est affecté dans un Kommando 1037 (travail agricole) et intègre une ferme où il s’amourache d’une autochtone dont il a une fille, prénommé Jacqueline, née en 1943.
Carte envoyée à la famille dans laquelle Jacog D'Hooghe communiquait ses coordonnées de prisonnier de guerre.
Signature : "KG / Studio / NICK / 1943"
L'artiste qui a curieusement signé ce beau dessin, utilisa une photo de la femme de Jacob (Lucienne Bonniez) détenue par ce dernier,
afin de réaliser ce montage qui représente une scène invraisemblable :
en 1943, l'épouse de Jacob vivait dans le Pas-de-Calais et lui dans un stalag à Altengrabow !
Sa fiche de démobilisation (n° 40344) mentionne son rapatriement le 30 mai 1945. Ce n'est pas très clair mais il est possible que Jacob D'Hooghe ait été un "Transformé" (voir explication sur le site), en 1943.
Fiche de démobilisation de Jacob D'Hooghe.
Ce feuillet (extrait du livret militaire ?) confirme les problèmes médicaux de Jabob D'Hooghe et, d'autre part, émet l'hypothèse qu'il fût "transformé" en avril 1943.
Il reçoit la Croix de Guerre en mai 1946.
A son retour au pays, Jacob D'Hooghe est décoré par le maire de la
Croix de Guerre bronze (mai 1946).
Cette carte, obtenue le 23.09.1952 par Jacob, permettait aux anciens soldats combattants de faire valoir leurs droits à des pensions attribuées par le tribunal des Pensions.
Jacob D’Hooghe a ensuite été mobilisé lors de la Guerre d’Algérie mais a été démobilisé en 1957, vraisemblablement pour des raisons médicales.
Gaëlle écrit, d’après les dires de
ses mère et grand-mère, qui « parlaient beaucoup de lui, [qu’il avait]
beaucoup souffert de cette période de guerre, de privations et d'éloignement.
Il avait été terriblement marqué. [...]. Il ne parlait pas beaucoup. [...]. Il
faisait beaucoup de cauchemars ». Elle ajoute que cet être déprimé a fait
une tentative de suicide en 1958 (il a été sauvé in extremis par sa
fille, alors âgée de 18 ans). Dès 1962, commença à se manifester les troubles d’une
maladie incurable qui, en 1974, l’emportera prématurément à l’âge de 63 ans.
Enfin, deux objets ont été retrouvés dans les affaires de Jacob D'Hooghe.
Le premier est la plaque d’un prisonnier, Antoine René, a été retrouvée dans les affaires de Jacob D’Hooghe, sans qu’il y ait une explication. Des internautes ont-ils des informations sur ce prisonnier ?
Plaque d'Antoine RENE trouvée dans les affaires de Jacob D'Hooghe.
Le
deuxième objet trouvé est le bouton d'un habit de prisonnier de guerre,
m'écrit Mme Lavisse, avec les barbelés qui figurent ceux des camps de
prisonniers. C'est la première fois que je vois un tel bouton. Des
informations sont les bienvenues !
P. Pognant, d’après les écrits de G. Lavisse (décembre 2021 et janvier 2022)
© 2022 Famille D’Hooghe
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