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blessé également. Je n'étais
pas à plus de 20 mètres des Allemands lorsque je
fus blessé. C'était le 11 octobre.
Un moment je devins fou car j'étais mis en joue
par les Allemands. Je me voyais perdu car il m'était impossible
de disparaître. Mais reprenant mon sang froid je descendis
de cheval, jetai mes armes et restai immobile sur le sol. Les
Allemands accoururent vers moi, et m'emmenèrent avec eux
dans une ferme. J'étais fait prisonnier. La ils m'étendirent
sur de la paille.
Je leur donnai mon paquet de pansement qu'ils me mirent
au doigt, et un major me pansa ma blessure à la hanche.
Ils me demandèrent de quel régiment j'appartenais.
Je leur fis comprendre 1er Chasseurs à cheval. Je leur
montrai l'écusson du régiment, et eux me dirent
qu'ils faisaient partie de Chasseurs Cyclistes. Ils me demandèrent
ma plaque d'identité que je leur donnai et qu'ils me rendirent.
Ils m'offrirent un cigare et des poires. Je les remerciai. J'étais
encore sous le coup de l'émotion et je me demandais quel
partie ils allaient tirer de moi.
Tout à coup l'artillerie qui
se trouvait sur la Coûture se mit à tonner sur nous.
A ce moment les Allemands disparurent sans que j'en aye aperçue.
Ils m'avaient transporté dans une ferme, et placé
sur de la paille devant la porte d'une écurie.
Craignant le danger je rampai dans l'écurie, et
la porte était ouverte. Il y avait une cheval appartenant
aux fermiers. La pauvre bête était affolée
à tout briser, et se cabrait. Mais il se trouvait un grand
espace entre lui et moi. Je ne croyais pas d'être attrappé
par lui. Je restai donc accroupi contre le mûr.
J'étais désespéré car la canonnade
redoublait de rage ainsi que nos mitrailleuses. Et les obus ainsi
que les balles venaient tomber sur les maisons voisines de la
ferme ou j'étais abandonné. Et quand arriva la nuit
je m'endormis en sanglotant en attendant que qu'elque ame charitable
vienne me délivrer.
J'étais résigné à tout supporter.
Je pensai à mes parents à toute ma famille et amis
car je voyais mon dernier moment arrivé. Mais l'heure n'était
pas arrivée. Je ne me révellai que le lendemain
de grand jour.
La canonnade avait cessé. Mais j'attendais un bruit
et il m'était impossible de me rendre compte d'ou ce bruit
provenait. Je m'avançais très doucement sous une
remise craignant d'y retrouver encore les Allemands.
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