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Cette page ouverte le 11 janvier 2025 est destinée à recevoir les nouvelles demandes d'informations sur les prisonniers du Stalag XI A.
Page actualisée le 05.02.2025
1) Roger JARRY
J'ai reçu de madame
MAUDET ce document concernant un prisonnier du Stalag XI A, Roger
JARRY, qui n'a aucun lien de parenté avec elle. Madame MAUDET précise
que son père, Raymond MAUDET (né le 01.01.1927), s'est engagé dans les
FFI (Forces Françaises de l'Intérieur) en 1944, à l'âge de 17 ans. Je
résume ce qu'elle écrit : son grand-père, Alexandre CHANROND, était
engagé dans la Résistance pendant toute la durée de la guerre mais elle
ignore sous quel alias. Il était en relation avec des camarades dans le
Nord et il a été informé qu'un jeune chef de réseau avait été fait
prisonnier et interné dans un camp (mais il n'est cependant pas certain
qu'il s'agisse de Roger JARRY). On a su par des camarades
du camp, qu'il était à l'infirmerie lors de la libération par les Russes, mais après, on perd sa
trace.
La lecture de ces
informations appelle des questions. Roger Jarry est-il mort à
l'infirmerie lors de la libération du camp ? A-t-il été déporté en
Russie ? Aussi, des
informations seraient bienvenues pour savoir ce qu'est devenu ce
prisonnier disparu. Enfin, qui est Roger
JARRY sur la photo ? Quel est le nom du deuxième prisonnier ?
P. Pognant (11.01.2025)
Des questions posées ci-dessus, il ne reste que celle de
l'identification des deux prisonniers sur la photo. En effet, des
éléments ont été écartés (un résistant interné dans un Stalag est
quasiment impossible, la libération des camps par les Russes intervient
un an après le décès de Robert Jarry...) et Yannick Chaumette répond
ci-dessous à plusieurs questions.
Peut-être des internautes aideront-ils à identifier Roger Jarry sur la photo ou apporteront-ils des informations sur le jeune FFI Raymond Maudet en 1944 ? De son côté, Madame Maudet poursuit des recherches sur le jeune chef de réseau évoqué plus haut, et elle nous informera si elle trouve quelque chose.
Merci de transmettre vos informations à
< sitepp@free.fr >
qui fera suivre à Mme Maudet
Mise au point de Madame Maudet
En fait, Madame Maudet avait entremêlé deux histoires complètement indépendantes : celle de ce
jeune chef de réseau rapportée par son grand-père maternel qu'elle
avait reliée hypothétiquement à la photo de Robert Jarry ; mais il se trouve que Roger Jarry est une toute autre
histoire, que Yannick Chaumette a reconstituée et raconte ci-dessous. Quant à l'épouse de
Robert Jarry, Madame Maudet, grâce aux indications de Y. Chaumette, a
trouvé, dans les registres
de l'état-civil la mention "Mme Suzanne Coulange épouse Jarry". En
reconstituant l'arbre généalogique, elle a ainsi découvert que Suzanne
faisait partie de sa famille (elle a d'ailleurs été élevée quelques
années par les
grands-parents du père de Madame Maudet). Cela explique la présence de
cette photo
dans sa famille. Merci à Madame Maudet de nous l'avoir confiée et
d'avoir ainsi permis de raconter le triste parcours de Robert Jarry, ce
jeune soldat français qui s'est retrouvé prisonnier en Allemagne sans
savoir qu'il allait y mourir.
Ajouté par PP le 05.02.2025
Voir les éléments de réponse apportés par Yannick Chaumette
(c) 2025, Coll. particulière, droits réservés
Roger JARRY est peut-être à gauche sur la photo ;
en effet, le prisonnier à gauche paraît plus malingre que celui de droite
(ne se trouvait-il pas à l'infirmerie ? souffrait-il d'une pathologie ?) :
nous sommes bien conscient de la conjecturalité de cette hypothèse...
et seule une identification étayée permettrait de mettre un nom au moins sur un des deux prisonniers.
(c) 2025, Coll. particulière, droits réservés
Texte figurant au verso de la photo.
Outre les nom et adresse de la destinataire,
on peut y lire le n° du Kdo (n°7) et le matricule de Roger Jarry (101208).
éléments de réponse apportés par Yannick CHAUMETTE
Roger Jean Marie JARRY naît le 04.03.1912 à Le Bourgneuf-la-Forêt (Mayenne) comme l'atteste son acte de naissance :
Voici ce qu'écrit Yannick Chaumette :
"Je
pense être à même d'avancer que l'adresse donnée par Roger Jarry au
dos de la photo voir ci-dessus est celle de son épouse. On aurait pu
penser qu'il pouvait aussi s'agir de sa mère, mais celle-ci, bien
qu'encore en vie à cette époque, s'était remariée suite au décès de son
mari, le père de notre PG, et portait en conséquence le patronyme de
son nouvel époux.
Aussi, madame Jarry habitant la rue Vau Hello à
Langueux est bien Suzanne Joséphine Coulange (épouse Jarry Roger depuis
le 02.03.1935). Cependant, les recensements de population de la ville
de Langueux (Côtes du Nord à l'époque et d'Armor aujourd'hui) ne nous
aident pas à confirmer la présence de cette dame : dans les listes
nominatives, on ne trouve son nom ni en 1936, ni en 1946. On doit donc
faire confiance au PG qui a noté cette adresse."
Notre chercheur retrouve sa trace à la date du 8 novembre 1940, dans les registres des Listes officielles des Prisonniers de guerre dont voici deux extraits :
La colonne de droite est la suite de la liste, tronquée. La page 34 correspond à celle du registre.
Voici les commentaires de Yannick Chaumette :
"Concernant l'unité de Roger Jarry, le 115e Régiment d'Infanterie (RI)
a participé dès 1939 à la surveillance des frontières allemande
et luxembourgeoise en particulier dans le secteur d'Aumetz. Lors du
repli ordonné par l’État-major le 9 juin 1940, le 115e RI arrive aux
environs de Troyes à la ferme La Guillomière où, ayant épuisé armes et
munitions, les restes du 115e RI, auxquels avaient été agrégés ceux
d’autres unités dispersées, sont capturés par les troupes allemandes.
Roger Jarry est présenté comme caporal
(Cap.) au 115e RI dans les deux extraits ci-dessus. Le numéro à la fin de la ligne est celui du Frontstalag 124, à
Troyes. C'est dans ce camp que mon père a été détenu
jusqu'à son transfert à Altengrabow le 17 janvier 1941 [voir la page de Georges Chaumette]. Le matricule
101208 inscrit au dos de la photo indique que Jarry est
arrivé à Altengrabow par le même convoi que mon père et donc à la même date. Le registre
d'arrivée indique dans sa page de garde que ce convoi acheminait les
prisonniers dont le matricule allait de 101146 à 101500."
Par ailleurs, notre chercheur a identifié le Kommando 7 dans le Registre des Kommandos du Stalag XI A mis en ligne sur ce site et dont voici l'extrait identifiant la localisation du Kdo 7 :
Le
Kommando 7 se trouvait donc à Altenweddingen et même s'il dépendait
d'Altengrabow, il s'en trouvait éloigné de 70km. Les prisonniers
affectés à ce kommando dormaient donc sur place, ne rentrant pas
quotidiennement au stalag. L'auteur précise que "le Registre mentionne
trois sous-kommandos
mais, comme on peut le voir sur l'extrait ci-dessus, il ne renseigne le
type d'activité que pour le premier : il s'agit de la fabrication
d'objets
d'artisanat (St[ück] Handwerker), ce qui est bien vague (il
s'agit sans doute, confiée à de petits ateliers, de la fabrication de
petites pièces destinées à l’industrie militaire). Il est posssible que
c'est à ce
travail artisanal que fut affecté Roger Jarry. Je n'ai à ce jour
trouvé aucun témoignage de PG sur le Kdo 7".
Une triste information attendait Yannick Chaumette pour finir sa recherche. Il découvrait que Roger Jarry était mort de maladie à Altenweddingen, vraisemblablement à l'infirmerie (ce qui corrobore l'information d'un séjour à l'infirmerie donnée par Mme Maudet, voir supra), le 20 août 1944, à l'âge de 32 ans :
Depuis le site Memorial Genweb.
Dans la colonne de droite, on remarque les trois lieux mémoriels où le nom de Roger Jarry figure.
Yannick Chaumette a trouvé leurs photos sur le web.
Voici le résultat d'une autre recherche qui complète la précédente (où l'on a pu voir le lieu de la mort, que mentionne l'extrait suivant mais avec une faute !) :
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