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Ce n'est pas sans émotion que je me livre au travail de transcription de ce carnet écrit par mon grand-père maternel, carnet qui m'avait été remis par son épouse (ma grand-mère) depuis une vingtaine d'années et que, sans raison vraiment, je n'avais jamais lu... Le décès récent de ma grand-mère (dans sa cent troisième année) m'a poussé à me pencher sur son passé et celui de son époux, décédé trente ans avant elle. J'ai ressenti alors l'impérieux besoin de lire le texte écrit par mon grand-père.
L'objet est un petit carnet noir
(17cm x 11cm) aux pages quadrillées, jaunies par le temps,
et dont seules les vingt premières pages sont remplies
d'une belle écriture à la plume, régulière,
altière avec ses majuscules gothiques. Mon grand-père
avait pour tout bagage son certificat d'études ; pourtant,
il écrivait pour ainsi dire sans faute. J'avoue en éprouver
quelque fierté car il était d'origine très
modeste. Vous pourrez d'ailleurs en juger car j'ai retranscrit
le texte sans rien modifier et sans corriger les quelques fautes
échappées à sa vigilance, particulièrement
pour ce qui concerne l'accentuation (il semblait raffoler des
accents circonflexes, ce qui, en tant de guerre, peut se comprendre...).
Seuls ne sont pas conformes à l'original la ponctuation
et les alinéas (les alinéas originaux sont identifiables
par un double interligne dans le texte retranscrit) : je me suis
permis de les changer pour faciliter la lecture. Pour cette même
raison, j'ai parfois mis entre parenthèses et en caractères
italiques le mois ou l'année.
J'apprécie également que mon grand-père
ait eu l'idée d'écrire un journal : n'est-il pas
le seul de mes ancêtres qui, à ma connaissance, ait
jamais écrit un texte et n'est-ce pas un clin d'il
atavique qu'il me lance, à moi, son petit-fils, dont c'est
le métier d'écrire ?
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