L'orgueil patronymique 6/12
"Poigne" (à prononcer
po-gn') est considéré comme un terme populaire et,
pour l'étymologie, nous sommes renvoyés sur poing,
mais pougne et pogne (du genevois) sont cités. On notera
qu'aujourd'hui, poigne figure dans le langage correct tandis que
pogne est cantonné dans le langage familier
Littré
donne pour prononciation de poignée "po-gnée",
de poignet "po-gnè", appliquant ainsi le même
usage qu'à poignant (po-gnant), seul poignamment (poi-gna-man)
échappant à l'ellipse du i.
Ainsi, le premier Poignant (po-gnan) était peut-être
un hérisson ou un ange ou un être vraiment émouvant
Il y a environ un an, mon frère reçut de sa belle-sur émigrée au Canada, une carte que je laisse à votre contemplation à condition de cliquer ICI.
Ce qu'il me restait d'orgueil patronymique
vola en éclats. J'ignorai alors que j'allais bientôt
connaître la honte
Les Canadiens, dont la province québécoise
est un vrai congélateur des tournures et des prononciations
de notre ancien français, ont ressorti un "poigner"
même pas correctement français puisque rejeté
par Littré, qu'ils prononcent po-gné et qu'ils ont
fini par écrire comme ils le disaient. Généreux,
ils en ont même fait un adjectif alors qu'on ne leur avait
rien demandé. Le problème, c'est qu'ils lui ont
donné un autre sens que poindre, sans sollciter notre avis,
si bien que notre patronyme se trouve associé à
la grivoiserie et à une gestuelle obscène dans des
locutions du style "des moments très pognants"
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