Editions La Fontaine de Siloé - 2001
NB : ce texte est en partie
repris dans un article de synthèse
mis en ligne le 27/10/2003 sur www.virtedit.org :
A
propos du soi-disant réchauffement « global »
La terre enregistre depuis quelques dizaines d'années un réchauffement de l'atmosphère de l'ordre de 1,5°C à 2° ou même 3°C selon les scénarios, réchauffement - dit "global" - dû à l'augmentation dans l'atmosphère des gaz à effet de serre produits par les industries humaines (CO2, CH4, CFC....). La preuve ? Les glaciers fondent, le niveau de la mer s'élève ! Mieux : les glaciers des Alpes sont, à court terme, menacés de disparition !
Une remarque d'abord : en matière
scientifique, les "moyennes" ne veulent rien dire. Elles
peuvent recouvrir des états et des notions complètement
contradictoires (ex. : suite à la déglaciation quaternaire,
il a été enregistré aux latitudes moyennes
des transgressions marines tandis qu'aux
latitudes polaires, au contraire, la conséquence a été
le phénomène de landhöjning = allègement,
donc avec émersion des terres et "terrasses soulevées").
Par ailleurs, il faut bien avoir en mémoire que si un réchauffement peut provoquer aux latitudes moyennes une fusion des glaciers, au contraire, dans les zones froides, il signifie, le plus souvent, une augmentation des précipitations neigeuses donc, à terme, une crue glaciaire.
Ensuite, les glaciers n'ont pas attendu
l'aube du troisième millénaire, ni le développement
des industries humaines, pour fluctuer (grosso modo) en fonction
du climat... fluctuations qui ont été beaucoup plus
importantes que celles enregistrées aujourd'hui, en des
temps où il n'y avait ni
voitures, ni aucune autre trace de civilisation humaine !
En fait, ce qu'il faut surtout savoir, c'est que les glaciers - en particulier les glaciers de montagnes tels que ceux que l'on rencontre dans les Alpes - ne sont que des indicateurs "imparfaits" du climat.
En conséquence, on ne peut, en aucune façon, faire d'une variation glaciaire (positive ou négative) le test d'une fluctuation de même sens du climat... , donc, a fortiori, de l'artificialité du climat mise en avant, en cette fin du XXe siècle. D'autres facteurs interviennent, en particulier ceux liés au cadre physique dans lequel s'inscrivent les glaciers (altitude moyenne, altitude du front, pente longitudinale, hypsométrie, hydrologie sous-glaciaire...).
L'expérience du terrain... mais que disent donc les glaciers !?
Alors que dans la première
partie du XXe siècle, les glaciers des Alpes ont subi,
surtout de 1925 à 1965, un très intense recul qui
a marqué... et les esprits et les paysages glaciaires...,
le dernier tiers du siècle (période centrée
sur l'intervalle 1970-1990) a vu - au contraire -, dans le massif
du Mont-Blanc et dans d' autres régions du monde, les fronts
des glaciers avancer et les volumes de glace s'accroître.
Ne parlait-on pas dans la presse, en 1986, de nouvelle crue glaciaire
et de "nouvelle glaciation" ? Que les glaciers
reculent ou avancent, il faut se rappeler que leur
comportement ne doit être analysé qu'à l'aune
de la durée (historique et géologique)... et non
de l'année ou d'un tout petit groupe d'années.
Sinon, il devient facile de prouver
tout et n'importe quoi, y compris de mettre en contradiction avec
eux-mêmes les tenants du tout «réchauffement
global dû aux industries humaines».
Un seul exemple ? Dans le même temps où l'on
nous annonce qu'à cause des gaz à effet de serre,
les années 80 ont été les plus chaudes du
siècle (cf. R.Houghton et G Woodwell in Pour la Science,
1989, avec comme années "record", dans l'ordre
: 1988, 1987, 1983, 1981, 1980, et 1986), ces mêmes années
80 ont été marquées dans les Alpes (et ailleurs),
sur le plan glaciologique, par des crues plus que significatives
des glaciers :
- en France (tous les glaciers du Mont-Blanc avancent ; sur la
rive gauche du glacier d'Argentière : "destruction"
du pylone de téléphérique) ;
- en Suisse (crue glaciaire nécessitant la transformation
de la prise d'eau du torrent en prise sous-glaciaire au glacier
de Biferten, bassin de la Linth) ;
- en Italie (augmentation des pourcentages de glaciers en crue)
;
- en Autriche (id).
Une analyse allant dans le même sens ( cf. études
de la NASA) a été faite pour les inlandsis et les
calottes polaires.
Alors pourquoi cette perception erronée de la réalité-terrain ?
D'abord, souvent, à cause d'une évidente méconnaissance de la vérité scientifique (la « glaciologie d'autoroute » est mauvaise conseillère !) et d'un manque de culture "glaciologique"... dont la conséquence est de ne faire apparaître le glacier que comme le simple - et seul - reflet du climat ambiant (par exemple).
Ensuite, il faut le reconnaître, cette période de crue très sensible a été complètement masquée aux yeux du grand public par la réalité de nombreux reculs concomitants (qu'il n'est point nécessaire de nier pour rester dans la normalité millénaire), enregistrés sur de petits glaciers exposés au sud, de faible altitude moyenne ou situés en marge de glaciation, mais ne concernant que des volumes restreints de glace. L'exemple souvent invoqué est le glacier de Sarennes (50 ha) dans les Alpes Dauphinoises. Le phénomène est d'autant plus voyant que le nombre des petits glaciers est important dans les Alpes occidentales (75 % du nombre de glaciers - dont la taille est inférieure ou égale à 50 ha - représentent à peine 19 % du volume de glace accumulée du Léman à la Méditerranée).
Et aussi par le discours "triomphant",
« martelé aussi inlassablement qu'un tube de Michael
Jackson » (dixit Luc Ferry), prêchant l'échauffement
global, donc le recul des glaciers de par le monde (cf "ce
que l'on dit") et mis en place sous l'autorité de
l'IPCC (Intergovernmental Panel on
Climatic Changes) dès les années 80.
La conférence de ce jour (avec diapositives) a pour objet d'apporter un certain nombre d'arguments nécessaires à la discussion.
Robert VIVIAN
(mis en ligne le 02/01/2002)
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