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STALAG XI A

 

Altengrabow 2011

 
    J'ai reçu de M. Yannick CHAUMETTE (voir la page consacrée à son père) un message dont voici un extrait : " Je reviens vers vous à la suite d'un voyage que j'ai fait cet été sur le lieu de détention de votre père et du mien, Altengrabow. J'ai pu y visiter une petite exposition artisanale faite par un couple de particuliers dont la dame a depuis toujours habité le village. Elle retrace, dans un baraquement du camp aujourd'hui installé dans leur jardin, l'histoire du "Truppenübungsplatz Altengrabow" qui, bien sûr englobe la période où ce camp d'entraînement servait à la détention des soldats prisonniers. J'ai étudié avec attention les très nombreux documents qui sont présentés et j'ai photographié un certain nombre d'entre eux. "
   En fait, ce sont seize photos que Yannick Chaumette m'a envoyées et que j'ai rassemblées en deux lots : les photos présentant le site d'Altengrabow aujourd'hui (elles complètent celles de Gilbert AUTHEMAN mises en ligne en 2002) et les photos historiques prises par lui sur les panneaux de l'exposition. Merci à lui pour sa générosité envers les internautes et les familles de prisonniers.

Contact  : yannick.chaumette@laposte.net

Patrick Pognant (14/10/2011)

    Mise en ligne des photographies des panneaux du mémorial érigé sur le site d'Altengrabow et leur traduction par M. Chaumette ; elles ont été insérées dans le déroulé de la page : " Les différents panneaux informatifs du mémorial et leur traduction ".
Patrick Pognant (27/10/2020)

Les photos historiques

Les deux premières photos montrent ce que Gustave Folcher
(auteur des Carnets de guerre de Gustave Folcher, paysan languedocien, 1939-1945)
appelait "le marché aux esclaves" (départ des prisonniers pour les Kommandos)
et les deux suivantes représentent des groupes de prisonniers où des visages peuvent être reconnus par des descendants de prisonniers :

Embarquement des prisonniers pour les Kommandos

Départ des prisonniers pour les Kommandos

En attendant le départ pour les Kommandos

Stalag XI A Groupe de prisonniers

 

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Deux dessins d'un prisonnier (signature indéchiffrable) :

Dessin d'un prisonnier

Dessin d'un prisonnier


Groupe de prisonniers a priori français :

Groupe de prisonniers
Un internaute nous signale qu’il a reconnu son père sur cette photo, le quatrième prisonnier à partir de la droite.
Il s’agit du sergent Maxime Magnin (Valloire 1911 - Chambéry 2005), unité inconnue à ce jour, matricule 1986. Kommando 104, Behrendrof près de Österburg. Libéré en 1945.
Voir documents dont une photo souvenir du passage de Maurice CHEVALIER au Stalag XI A en 1941 et un bon de la Croix-Rouge détaillant le contenu d'un colis.

 

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Les photos du site aujourd'hui (2011)

Le panneau de l'exposition :

Le panneau de l'exposition


Vue d'ensemble du monument du Mémorial érigé par l'Association pour le Mémorial d'Altengrabow (Förderverein Gedenkstätte Altengrabow)
représentant une feuille de papier blanc, comme si elle avait été déposée là par le vent, et sur laquelle figurent diverses informations
(au fond, à droite, entre deux pots de fleurs, on peut lire en lettres capitales "STALAG XI A - 1939-1945") :


vue d'ensemble



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Les différents panneaux informatifs du mémorial et leur traduction
(ces panneaux, non visibles sur la photo d'ensemble du Mémorial ci-dessus, sont répartis autour du terrain)

« DAS KRIEGSGEFANGENENLAGER » 

(« Le camp de prisonniers de guerre »)

Trois panneaux

panneau 1

Panneau de gauche

panneau 2

Un camp de prisonniers de guerre existait déjà à Altengrabow pendant la Première Guerre mondiale.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, fut aménagé à proximité du terrain d’entraînement militaire,

le « camp de base XI-A pour hommes de troupe et sous-officiers », le Stalag XI-A d’Altengrabow. Il appartenait à la région militaire d’Hanovre.

Des prisonniers de guerre originaires d’au moins douze pays différents y furent détenus.



Panneau central

panneau 3

En 1939, le camp se composait de 15 grands bâtiments à étages, de 35 baraques maçonnées, 25 baraques en bois et 25 écuries.

Pendant la guerre, les prisonniers durent encore l’agrandir. Les écuries et autres hébergements d’urgence furent en particulier réservés aux prisonniers soviétiques.
Suite à l’attaque de l’Union soviétique par l’Allemagne hitlérienne en 1941, le nombre de prisonniers augmenta de façon notable.

Pendant l’année 1942, on compta environ 49 500 hommes au Stalag XI-A, principalement d’origine soviétique.

80 % des prisonniers étaient répartis dans des camps extérieurs appelés Kommandos, pour travailler notamment dans l’industrie de l’armement et l’agriculture.

On a compté jusqu’à environ 1 700 de ces Kommandos.

Déjà, durant l’année 1941, en raison des mauvaises conditions de vie, les premières épidémies s’étaient déclarées. Elles firent de nombreuses victimes.
Les dures conditions du camp se traduisirent pour les Russes en un régime de terreur qui eut pour conséquence de nombreuses exécutions de commissaires politiques et autres responsables soviétiques*.

Au 1er janvier 1945, se trouvaient au Stalag 62 300 prisonniers provenant de plus de dix pays ;

outre les Soviétiques déjà mentionnés, séjournaient également des prisonniers des USA, de France, de Grande-Bretagne, d’Italie, de Pologne, de Belgique et des Pays-Bas.


* Note du traducteur :

nommés au sein de l'armée, responsables principalement de l'encadrement idéologique des officiers,

les commissaires politiques dépendaient d'une hiérarchie politique et non militaire.
Par ailleurs, les Russes, que la propagande nazie présentait comme des sous-hommes,

étaient tous assimilés à des communistes.

Ils étaient de ce fait l'objet de traitements inhumains de la part des autorités militaires allemandes.


Panneau de droite

panneau 4

Peu de temps avant la fin de la Seconde Guerre mondiale, le camp a été en partie évacué par un commando de la 83e Division d’infanterie américaine.

Des prisonniers américains et d’autres pays occidentaux alliés ont été libérés à cette occasion.

Immédiatement après le 4 mai 1945, des troupes appartenant au 1er Front ukrainien ont pris le contrôle du camp et des prisonniers encore présents.

Le nombre de prisonniers morts au Stalag n’est, à ce jour, pas connu avec précision. Les estimations font état de plusieurs milliers de morts.

Des recherches en cours en Saxe-Anhalt devraient permettre d’éclaircir ce point.



LE PANNEAU ISOLÉ


(il s'agit vraisemblablement d'un ancien panneau, scellé, qui n'a pas été retiré ; en effet, les informations proposées sont reprises dans les autres panneaux)


panneau 5

Créé en 1895, le camp militaire d’entraînement d’Altengrabow a été réaménagé en camp de prisonniers pour hommes de troupe, le XI-A, en septembre 1939.
Les vieilles écuries ont servi d’hébergement.

Toujours en septembre, les premiers prisonniers polonais arrivent, puis en mai des Français, des Belges et des Hollandais.
En mai 1941, c’est au tour des Serbes, des Croates et des premiers Anglais, puis, au printemps 1941, les premiers prisonniers de l’Armée Rouge.

Ceux-ci sont placés à l’écart du camp principal et  leurs cadres sont exécutés à l’extérieur du camp sur ordre spécial de l’Armée
[cet ordre prévoit l’exécution immédiate de tous les commissaires politiques soviétiques sans qu’ils soient traduits en justice : annotation de Y. Chaumette].
Suite à la capitulation de leur pays, des prisonniers italiens arrivent au camp au printemps 1943. Au total, des prisonniers de treize pays seront passés par le Stalag XI-A.
Avec une moyenne de quelque 55 000 hommes, le Stalag XI-A fait partie des grands camps de l’Allemagne centrale et du nord.
Après un passage d’un mois environ au camp principal pour leur enregistrement, les prisonniers étaient répartis, soit dans les fermes alentour, soit à la fabrication de munitions.
Il y a eu jusqu’à 1 700 détachements de travail.
La faim et les conditions de vie malsaines ont provoqué plusieurs épidémies dont ont été victimes de nombreux prisonniers. Début mai 1945 le camp est libéré par les troupes alliées.
Nous nous inclinons devant les victimes et nous nous souvenons d’elles dans le deuil.


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« DAS DENKMAL »

 

(« Le monument »)

 

Trois panneaux


panneau 6

Panneau de gauche

panneau 7

Le monument aux victimes du camp de prisonniers de guerre, le Stalag XI-A, a été inauguré le 1er septembre 2009,

jour du 70e anniversaire du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale,

en présence du Ministre-Président du Land de Saxe-Anhalt, le Professeur-Docteur Wolfgang Böhmer

et du Président de l’Assemblée de Saxe-Anhalt, Dieter Steinecke.

De nombreuses personnalités allemandes et étrangères étaient également présentes.
L’idée du monument est venue de l’Association du mémorial du camp d’Altengrabow

[Le nom complet est Association pour le Mémorial du camp de prisonniers de guerre

 et du terrain de rassemblement et d’entraînement militaire d’Altengrabow : annotation de Y. Chaumette].

Le projet a été mené à bien avec l’aide financière du Fonds culturel de la République fédérale

qui a organisé un concours sous l’égide de Mme la Professeur Andrea Zaumseil du Château de Giebichenstein, École supérieure des métiers d’art et du design.

Le 27/10/2008, le jury a décerné le premier prix à Michael Krenz, diplômé de cette université.

La fondation de la Caisse d’épargne Est-Allemagne

ainsi que la Caisse d’épargne du Pays [« Pays » signifie ici « regroupement de communes : annotation de Y. Chaumette] de Jerichow en ont financé la réalisation,

laquelle a reçu le soutien de la Bundeswehr ["Armée allemande"] et a été menée à bien par l’entreprise Génie Civil et Construction Brandenbourg sous la supervision de l’artiste.

Ce dernier explique pour la compréhension du monument :

« Un lieu de mémoire suit les traces du passé. Il représente le fait que notre société n’a pas oublié et attend de nous une attitude de responsabilité. »

Le monument se compose de trois éléments différenciés les uns des autres par leurs matériaux et leurs surfaces.

Ils se dévoilent à différentes hauteurs sur le site, symbolisant ainsi les strates temporelles.


Panneau central

panneau 8

La couche la plus apparente est formée par la plateforme en béton. Elle symbolise l’attitude face au passé, la volonté de s’y confronter et le besoin de se souvenir.

L'idée conceptuelle a été de représenter une feuille de papier vierge matérialisant ainsi l’interconnexion du lieu, du temps et du texte.

Dégagées du béton, apparaissent les plaques d’acier ; cette strate représente le passé que sa rouille fixe.

L’une des dalles se trouve éloignée du camp, sur l’ancien réseau ferré, ceci en référence aux innombrables transports de prisonniers.

Tout autour, la pelouse, la troisième couche, symbolise le présent : l’herbe pousse et disparaît.

Le Ministre-Président et le Président de l’Assemblée du Land de Saxe-Anhalt ont chacun souligné l’importance de ce mémorial.

Le Pr-Dr Wolfgang Böhmer :

« La terre sur laquelle nous nous trouvons est nourrie du sang des prisonniers qui ont été exécutés ici ou qui ont perdu la vie en raison des traitements inhumains qu’ils ont subis.

Le grand mérite de cette association a été de faire de cet emplacement, à la fois un lieu de mise en garde et de mémoire.

Ce monument honore les morts, les préservant ainsi de l’oubli. » ;

Dieter Steinecke :

« Connaître le passé, c’est apprendre pour l’avenir. Le mémorial d’Altengrabow est, de fait, un lieu incontournable où l’Histoire prend vie.

Ici, les victimes de la dictature nazie nous exhortent à œuvrer pour une Europe démocratique et pacifique. »


Panneau de droite

panneau 9

Légende de la carte :

Avec l’aimable soutien de la Fondation de la Caisse d’épargne Est-Allemagne et de la Caisse d’épargne du pays de Jerichow

en partenariat avec le Château Giebichenstein, École supérieure des métiers d’art et de design, de la ville de Halle.


« DER FÖRDERVEREIN »

(« L’association »)


panneau 10

L’Association pour le mémorial du camp d’Altengrabow
[le nom complet est Association pour le mémorial du camp de prisonniers de guerre et du terrain de rassemblement et d’entraînement militaire d’Altengrabow : annotation de Y. Chaumette]
fut fondée en 2006. Au cours de l’année 2010, elle a été rejointe par le Freundeskreis Standort-Altengrabow (Cercle des Amis d’Altengrabow).
Son but est la création d’un lieu de mémoire dédié aux prisonniers de guerre qui y ont perdu la vie,
témoignant ainsi qu’au-delà de la région et du Land Saxe-Anhalt, les morts ne sont pas tombés dans l’oubli, et qu’ici aussi, l’Allemagne est consciente de ses responsabilités.
Le premier signe visible en est la création du monument.
Les recherches historiques concernant les listes de noms, les données, les faits de l’histoire du camp et des prisonniers
visent à créer les conditions préalables à la mise en place d’une exposition permanente
qui s’adressera aux survivants, aux militaires de plusieurs pays s’entraînant sur le terrain, aux personnes s’intéressant à l’histoire ainsi qu’au public scolaire.
L’entretien du site est assuré par les membres de l’association et l’Armée. Sa préservation à long terme devrait être à la charge de la Fondation pour les monuments de Saxe-Anhalt. 

Note au bas du panneau : Toutes les données correspondent à l’état des connaissances au moment de l’inauguration du panneau d’information
qui s’est déroulée le 8 mai 2010 à l’occasion de la Journée commémorative des victimes de la guerre.
 

Traduction de Yannick CHAUMETTE.
Relecture et corrections de Hans-Friedrich SCHUBERT.

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Autres photographies (2011)

Photos de l'état actuel du Kristall Palast, lieu de regroupement des prisonniers du Stalag XIA avant leur envoi en Kommando à Magdeburg et environs
(la première photo concerne le Kristall Palast extérieur, la deuxième le panneau à gauche du bâtiment et la troisième la
cour intérieure du Kristall Palast) :


Kristall Palast (1)

Kristall Palast (2)

Kristall Palast (3)


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Entrée principale du camp aujourd'hui :

Entrée principale du camp aujourd'hui


Deux vues actuelles de la gare désaffectée d'Altengrabow :

La gare (1)

La gare (2)



© Yannick CHAUMETTE 2011 pour les photos et légendes ; 2020 pour la traduction des panneaux

 

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