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Les chansons clandestines (extrait)

 

Ta gueule ma banlieue

 

ta gueule ma banlieue ta gueule
banlieue béton banlieue bidon
béton sale et gazon bidon
et puis le bar de l'Olympic

ta gueule ma banlieue ta gueule
à ton linge en berne aux fenêtres
fenêtres qui s'ouvrent sur des fenêtres
et les copains de l'Olympic

ta gueule ma banlieue ta gueule
banlieue blouson banlieue moto
banlieue en bleus banlieue sirènes
et la serveuse de l'Olympic

ta gueule ma banlieue ta gueule
ta nuit comme un jean délavé
piqué d'étoiles en ferraille
le dernier verre à l'Olympic

je rêve d'une fête fantastique
d'un soleil qui se casserait la gueule
de nos trottoirs qui se foutraient en sable
et la Seine qui deviendrait la mer
je rêve d'une fête fantastique
ça serait tous les jours samedi soir
et notre groupe en gros sur le programme

mais ma peau est blanche comme le drap
que l'on chiffonne tous les deux
quand j'ai envie que tu veux bien
ma peau est blanche comme la tienne
comme celle des voisins
on part pas en vacances dans ma banlieue
on a tous les jours quelque chose à payer
quelque chose à acheter
les vitrines c'est ça qui fait notre malheur
les vitrines...

ta gueule ma banlieue ta gueule
banlieue béton banlieue bidon
béton sale et gazon bidon
et puis le bar de l'Olympic

ta gueule ma banlieue ta gueule
à ton linge en berne aux fenêtres
fenêtres qui s'ouvrent sur des fenêtres
et les copains de l'Olympic

(1972)

Paroles et musique de P. Pognant

 

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