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CRIS SANS THEME

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Les chansons clandestines (extrait)

 

La jalousie

 

la jalousie
encore combien de temps
à mordre chaque nuit
ce lit comme un départ

la jalousie
encore combien de temps
à passer accoudé
ma vie à ton regard

la passion-cathédrale plantée dans mon décor
buée toujours collée sur mes yeux affolés
cauchemar super 8 pour spectateur-solo
cette panique en moi mais se sauve qui peut

tu fleuris n'importe où et n'importe comment
tu me prends comme ça dans tes bras implacables
tu me repais d'images inutiles et cruelles
tu m'injectes la fièvre et des envies de fin

la jalousie
reverrai-je ces dunes
que j'avais modelées
au-delà du possible

la jalousie
je voudrais prendre un train
mais je suis incapable
de trouver une gare

quand il m'arrive encore de croire à son amour
je dégrafe ses cheveux sur ses épaules en jade
mais soudain tu t'en viens au détour d'un soupir
mettre l'autre entre nous et tuer l'illusion

et je sens sur son corps d'autres mains que les miennes
et même quand je jouis c'est l'autre qu'elle reçoit
alors je lui offre ce bijou lamentable
quelques larmes brûlantes accrochées à mon cou

(1976)

Musique : Pierre Raph

 

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