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CRIS SANS THEME

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Les chansons clandestines (extrait)

 

Des enfants aux étoiles

quatorze heures bientôt la rue est un hot-dog
les gens mang'nt en marchant mon voisin joue Chopin

je m'étir' sur Paris et baille des nuages
qui meur'nt dans la gouttière il faut sortir pourtant

un mégot écrasé sur le trottoir mouillé
et le kiosque enrobé de ses gros titres noirs

la gueule de Johnny tapisse le métro
continuel va-et-vient dans le vagin sans fin

le couloir est jonché d'une gitane en hardes
bébé pendu au sein elle a les yeux tendus

et deux stations plus loin un musicien fauché
joue les airs endiablés de feu Django Reinhart

 

place de la Républiqu' la manifestation
machine en banderol's s'ébranle tout à coup
fidèle tu es là au pied du monument
tu scandes des slogans tu ne me sais pas là
je ne peux avancer ému par la beauté
toute pétrie d'horreur de ces cris qui me chassent
je t'aime alors va t'en surtout surtout va t'en
et cours mon amour cours à travers le futur
égaré dans ta brume je t'injectais ma fièvre
et ma fragilité et mon incertitude

 

un sac de voyage d'où s'échappe un foulard
comme ça sur une chaise au hasard d'un living

un regard s'embrume et décoiffe des cheveux
des lèvres se ferm'nt et une portièr' claque

une seringu' s'immisce dans la veine de mon bras
milliers de cimetièr's plaqué dans ma tête

un chevalier teuton surgit du sucrier
océans de couleurs éclatés sur ton corps

accourez percussions percussions au secours
il me pousse des branch's ma bouche est un feuillage

c'est mon anniversaire et mes racines meurent
je me sens des ardeurs je vais être reconçu
narciss's et vaccinés à l'affreux mimétisme


ils sont de plus en plus petits et confinés
ils macèr'nt dans une superbe marinade
du nom vomitif et puant de suffisance


autodafé de toutes les signalisations
de toutes les horlog's et du nord des boussoles
que l'on brûle les coqs et les roses des vents
tous les noms de lieux-dits de vill's et de pays

 

jetons-nous dans l'espace et courons n'importe où
n'importe où c'est toujours quelque part dans l'espace
l'espace est infini libèrons nos fusées
nous pouvons tous faire des enfants aux étoiles
NOUS POUVONS TOUS FAIRE DES ENFANTS AUX ETOILES

(1975)

Musique : Denis Levaillant

 

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