CRIS SANS THEME
Présentation (2000) Avant-propos (1993)
Textes : Les corridors
recommencés Les moules marinières Amimo
Chansons : Récital
Les chansons
clandestines (extrait)
Des enfants aux
étoiles
quatorze heures
bientôt la rue est un hot-dog
les gens mang'nt en marchant mon voisin joue Chopin
je m'étir'
sur Paris et baille des nuages
qui meur'nt dans la gouttière il faut sortir pourtant
un mégot
écrasé sur le trottoir mouillé
et le kiosque enrobé de ses gros titres noirs
la gueule de Johnny
tapisse le métro
continuel va-et-vient dans le vagin sans fin
le couloir est jonché
d'une gitane en hardes
bébé pendu au sein elle a les yeux tendus
et deux stations
plus loin un musicien fauché
joue les airs endiablés de feu Django Reinhart
place de la Républiqu'
la manifestation
machine en banderol's s'ébranle tout à coup
fidèle tu es là au pied du monument
tu scandes des slogans tu ne me sais pas là
je ne peux avancer ému par la beauté
toute pétrie d'horreur de ces cris qui me chassent
je t'aime alors va t'en surtout surtout va t'en
et cours mon amour cours à travers le futur
égaré dans ta brume je t'injectais ma fièvre
et ma fragilité et mon incertitude
un sac de voyage
d'où s'échappe un foulard
comme ça sur une chaise au hasard d'un living
un regard s'embrume
et décoiffe des cheveux
des lèvres se ferm'nt et une portièr' claque
une seringu' s'immisce
dans la veine de mon bras
milliers de cimetièr's plaqué dans ma tête
un chevalier teuton
surgit du sucrier
océans de couleurs éclatés sur ton corps
accourez percussions
percussions au secours
il me pousse des branch's ma bouche est un feuillage
c'est mon anniversaire
et mes racines meurent
je me sens des ardeurs je vais être reconçu
narciss's et vaccinés à l'affreux mimétisme
ils sont de plus en plus petits et confinés
ils macèr'nt dans une superbe marinade
du nom vomitif et puant de suffisance
autodafé de toutes les signalisations
de toutes les horlog's et du nord des boussoles
que l'on brûle les coqs et les roses des vents
tous les noms de lieux-dits de vill's et de pays
jetons-nous dans
l'espace et courons n'importe où
n'importe où c'est toujours quelque part dans l'espace
l'espace est infini libèrons nos fusées
nous pouvons tous faire des enfants aux étoiles
NOUS POUVONS TOUS FAIRE DES ENFANTS AUX ETOILES
(1975)
Musique : Denis
Levaillant
Autres textes
Ta gueule ma banlieue
Le pavillon des sans-amour Ils
Aux premières clameurs
La mort du fou Un jour bientôt
La jalousie
Mes images
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