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CRIS SANS THEME

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Les chansons clandestines (extrait)

 

Mes images

 

de temps en temps ma bouche sèche
va mouiller ses lèvres aux images
qui ruissellent sur les murailles
de ma secrète forteresse

alors les clameurs citadines
claquent leurs oriflammes noires
qui s'agitent dans mes parterres
comme les fleurs de l'utopie

à quelques vagues de mon flux
une femme étale son sable
je la lèche de mon écume
avant d'épandre ma marée

puis je m'enfuis dans le sillage
de mon sempiternel stylo
dont la bille a déjà roulé
au moins de Paris à Marseille

les mots quand ils sont libérés
conduisent toujours à un port
qu'importe s'ils doivent affronter
les sarcasmes et les rires des villes

les rires sont des pleurs inversés
qui me grimacent de leur spleen
je les farde d'indifférence
et je prends le premier oiseau

aux fenêtres du souvenir
je revois mes plus beaux voyages
ce que j'ai faits en plein Paris
au coeur de ventres exotiques

et je re-vis la femme-lierre
qui se noue autour de mon tronc
et je re-meurs quand le fracas
d'une porte claque à mes oreilles

entendez-vous comme j'entends
cette symphonie de la faim
jaillie de nos ventres vides
dans les ruelles de nos vingt ans

nous conjuguions fraternité
au futur inconditionnel
au grand bazar de l'amitié
donne un sourire prends ma chemise

les images coulent toujours
celles d'hier et de demain
je voudrais rompre la cascade
et ne plus voir que ton visage

ce visage comme une obsession
comme un magnifique cancer
peu à peu me rongera
puis un beau jour me chassera

quand mon navire aura sombré
n'abandonnez pas mon épave
à la paillasse immaculée
de ces vautours du scapel

sous un linceul de cocaïne
couchez-moi au creux d'une guitare
pour que les géants de mes rêves
puissent arpéger ma longue nuit

brûlera le sourire d'un enfant
le fils que tu m'avais promis
et que je m'étais inventé
comme un bouquet d'éternité


(1977)

Paroles et musique de P. Pognant

 

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